NRJ 12 : l’oubliée de la guillotine médiatique face à C8

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Pourquoi la fin de NRJ 12 passe inaperçue quand C8 monopolise les projecteurs

Un écran noir simultané, mais deux destins médiatiques

Le 28 février 2025, à 23h58 précises, l’écran noir a frappé.
C8 et NRJ 12, deux piliers de la TNT, ont été rayées de la grille par l’Arcom, ce censeur autoproclamé qui joue les juges et bourreaux du petit écran.
Pourtant, si les cris d’orfraie autour de la disparition de C8 ont fait trembler les réseaux sociaux et les rédactions, NRJ 12, elle, s’est éteinte dans un silence presque gênant.
Pourquoi cette différence de traitement ? Pourquoi la Douze, pionnière de la télé-réalité à la française, n’a-t-elle pas eu droit au même baroud d’honneur que la Huit de Cyril Hanouna ?

La réponse est crue, brutale, et sent le mépris d’une élite médiatique qui choisit ses martyrs.

C8 et Hanouna : le bruit comme arme

C8, c’est Hanouna.
Un bulldozer cathodique, une machine à polémiques qui fédère autant qu’elle divise.
Quand l’Arcom a dégainé son couperet, la riposte a été immédiate : pétition millionnaire, hashtags en feu (#C8Ferme, #LiberteExpression), sorties tonitruantes sur CNews et Europe 1 – tous les leviers de l’empire Bolloré ont été activés.
Les « fanzouzes » ont hurlé à la censure, la droite a pleuré la mort d’une voix populaire, et même les anti-Hanouna ont jubilé bruyamment.

Résultat ? Une couverture XXL, des débats en boucle, une visibilité dopée par un animateur qui sait transformer chaque coup en jackpot médiatique.
C8 n’est pas qu’une chaîne, c’est un symbole, une guerre culturelle où chaque camp a intérêt à faire du bruit.

NRJ 12 : la victime collatérale sans porte-voix

Et NRJ 12, alors ?
Une chaîne qui a marqué les années 2000 avec Les Anges ou Une saison au zoo, mais qui, soyons honnêtes, végétait depuis trop longtemps dans les rediffusions et les programmes low-cost.
Pas de figure charismatique pour la défendre, pas de milliardaire Bolloré pour orchestrer une contre-attaque, pas de public prêt à descendre dans la rue.
Sur X, quelques nostalgiques ont soupiré, mais rien de comparable à l’incendie allumé par C8.
Le groupe NRJ a bien tenté un baroud d’honneur – un communiqué rageur, une menace de recours européen – mais sans la puissance de frappe d’un Hanouna ou d’un réseau médiatique intégré, ça ressemble à un pétard mouillé.
NRJ 12, c’est le dommage collatéral d’une exécution visant C8, sacrifiée pour faire passer la pilule politique sans trop de vagues.

Les médias et les réseaux : un jeu de pouvoir et d’audience

Les médias traditionnels ont suivi le mouvement.
C8, avec ses 4,8 % de part d’audience en janvier 2025 et son statut de 5e chaîne nationale, pèse lourd dans le game.
NRJ 12, avec ses scores anémiques et son image ringarde, ne fait plus rêver les rédacs.
Sur les réseaux, même topo : les hashtags autour de C8 explosent parce qu’ils surfent sur une polarisation bien huilée – pro vs anti-Hanouna, liberté vs censure.
NRJ 12 n’a pas de narratif sexy à offrir, pas de drame à vendre.
Les journalistes préfèrent les gros titres sur le « scandale C8 » que sur une chaîne que beaucoup avaient déjà oubliée avant sa mort officielle.

Mon verdict : l’injustice d’une époque

Ça m’écœure, cette hiérarchie des indignations.
NRJ 12 méritait mieux qu’un enterrement discret, reléguée au rang de faire-valoir dans la chute de C8.
Si l’Arcom voulait flinguer Bolloré, pourquoi massacrer une chaîne qui, OK, ne brillait plus, mais avait son ADN, son public, ses 20 ans d’histoire ?
Les médias et les réseaux ont choisi leur champion, et ce n’est pas la Douze.
Preuve que dans ce pays, la visibilité va à ceux qui gueulent le plus fort ou qui ont les bonnes connexions.
NRJ 12 paie cash l’absence d’un Hanouna pour la porter.

Et pendant ce temps, son écran noir n’est même pas un vrai vide : c’est une boucle d’images vidéo de neige, ce grésillement des vieux canaux TV d’antan, comme un écho moqueur d’une époque révolue qu’on laisse crever sans un regard.
Et nous, on regarde ça, passifs, en attendant le prochain écran noir.

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